Le soleil

(c) Ben Javens

On a une relation ambivalente avec le soleil. Il est toujours là, quelque part. Parfois on ne le voit pas. La nuit. La moitié de sa vie. Il chauffe, il brûle, il rend la peau toute rose, puis rouge, puis brune. Il nous fait suer à grosses gouttes. Il nous jauge, et nous déroute.

Il se cache derrière les nuages, mais on sait qu’il est là quelque part. S’il fait trop chaud, on respire de le voir disparaître un peu. Et puis dans les journées d’hiver grises et froides, quand il vient nous taquiner la peau, on l’accueille avec un petit sourire. “Ah, tu es là toi ? Où etais-tu donc allé ? Tu ne veux pas rester un peu ?” On ferme les yeux, on se laisse baigner par sa douce chaleur, un peu piquante. Ses rayons nous bercent doucement.

Certains jours, son ombre est cruelle. Elle nous fait trembler. Certains jours, on l’appelle et il ne vient pas. Il nous manque, et on donnerait tout pour qu’ils viennent lécher nos joues.

Mon soleil, lui, a dit au revoir, lors d’une dernière galipette dans mon ventre, le 14 Novembre 2018. J’ai bien cru le perdre. Parfois j’ai l’impression qu’il est bien loin. Mais il est là, tout près, je l’espère, je le cherche, et je le trouverai.