
Le jour se lève doucement, je commence à entendre les bruits de la maison. Je tourne dans mon lit. P s’en va pour le travail. Je me retourne dans mon lit. Je serre mes mains contre mon coeur. J’essaie de t’imaginer tout contre moi, en enlevant toutes les contraintes d’espace et de temps (à l’heure qu’il est, on serait dans notre nouvel appartement “de famille”, le lit serait dans l’autre sens, la couette ne serait pas sur nous…)
Aujourd’hui est un jour comme les autres, depuis ce 14.
Je vais ensuite regarder sur instagram quelles sont les nouvelles, m’attarder sur des textes et des photos, guetter les nouveaux messages.
Je vais essayer de me lever et de prendre la journée comme elle vient.
Le soleil commence à percer, les belles journées arrivent, même dans le Nord de l’Allemagne.
Dehors à la fenêtre, le gros arbre (j’aimerais tellement être assez forte pour reconnaitre un hêtre, ou un érable… ou un chêne? aaaah) fait plein de petits V dans le ciel avec ses branches.
Aujourd’hui c’est un jour comme les autres.
J’essaie de mettre toutes mes émotions devant moi. Toute ma tristesse, tout mon manque, toute ma douleur, mais aussi toute ma fierté, tout mon amour (grosse émotion là, tu veux pas dire “sentiment” plutôt?), toute ma joie… et toutes mes envies.
Je vais les regarder, les peser, les voir passer, parfois les embrasser, souvent les tenir longtemps, malgré moi.
Je vais me dire, comme on me l’a dit, qu’elles ne resteront jamais trop longtemps; Qu’elles s’intervertiront, qu’elles s’enlaceront comme des lianes. Peut-être que certaines s’apaiseront, les plus négatives j’espère.
Mais ton image restera. Ta petite bouille toute ronde et endormie. Cette image intemporelle de toi, qui traverse tous les âges, tous les temps, tous les millénaires de l’Homme. L’image même d’un bébé qui vient de naître. Le bébé universel.
Aujourd’hui c’est un jour comme les autres. Et comme tous les jours, je t’aime et tu me manques.